« Les mirages de quelques routes ne doivent pas suffire à nous mettre la poudre aux yeux » : Houndété, à propos du discours de Talon sur la nation

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« Quelle est la crédibilité qu’il faut accorder au contenu du discours du président de la république lorsque lui-même nous embrouille avec ses chiffres non maîtrisés ? », lire sa déclaration.

Le président Patrice Talon était ce jeudi 21 décembre 2023 face aux élus du peuple pour son traditionnel discours sur l’État de la nation. Discours diversement apprécié par des personnalités politiques. Pour le vice-président du parti “Les Démocrates”, le président Patrice Talon s’est plus attardé sur les reconnaissances reçues à l’international. « Certainement que le président ne sait pas que ce ne sont pas les gens de l’international qui l’ont mandaté. Il a été mandaté par les Béninois et comme il n’observe pas la souffrance des Béninois, comme il n’observe pas les problèmes d’emploi qui se posent dans le pays, comme il n’observe pas la difficulté pour les gens de s’alimenter au quotidien. C’est vrai qu’il a fait une allusion légère aux souffrances des Béninois mais il s’est plus attardé sur les reconnaissances que l’international lui a donné » a laissé entendre Éric Houndété. Il renchérit : « On lui demande l’état de la nation. L’état de la nation c’est comment se porte les Béninois ? Mais je suis désolé! Je n’ai pas entendu ça. Je n’ai pas entendu les réponses que le chef de l’État devrait apporter aux souffrances des Béninois ». Selon Houndété, le président Talon a besoin de d’avouer qu’il sait que les Béninois ont faim et que les jeunes n’ont pas d’emploi. Et sur la question d’emploi, le vice-président des Démocrates dit avoir été embrouillé par la réponse de Talon « Il m’a embrouillé en ceci que, l’année dernière, il nous a annoncé que par exemple, Glo-Djigbé qui est une fierté pour lui, je souhaite que ce soit une fierté pour le Bénin, aurait produit selon son discours de l’année dernière 6.000 emplois. Mais, son gouvernement est venu justifier ici, devant le parlement qu’ils ont 5.300 emplois. Et aujourd’hui, il vient, il nous dit qu’il y a 10.000 emplois. Voyez, l’année dernière, il a dit qu’il y avait 6000 emplois et que pour 2024, il comptait en avoir 30.000. Mais, sans honte, le président nous a dit que lui il a 10.000 emplois, en contradiction avec son gouvernement et que maintenant ce sera des centaines de milliers » fustige Houndété qui s’interroge : « Alors, quelle est la crédibilité qu’il faut accorder au contenu du discours du président de la république lorsque lui-même nous embrouille avec ses chiffres non maîtrisés ? ».

Eric Houndété a également abordé la question des réformes au niveau des communes. « Tout le monde sait maintenant que les réformes au niveau des communes sont plombées. Ces réformes produisent insatisfactions pour les communes et même des morts au niveau des Secrétaires Exécutifs », a-t-il fait remarquer. Pour y remédier, Houndété pense qu’il faut s’asseoir pour réinventer la réforme des communes, revoir comment les communes doivent fonctionner pour produire des résultats probants.

En ce qui concerne le volet Éducation, le vice-président du parti Les Démocrates déclare : « le chef de l’Etat nous a dit les résultats ou ses résultats selon lui seraient positifs dans le domaine de l’éducation. Bien évidemment, son articulation était beaucoup plus sur l’enseignement technique. L’année dernière, il nous a annoncé que cette année, il en aurait fini avec ces lycées, les 30 lycées qu’il aurait construit. Maintenant, il nous dit qu’il est à l’étape d’appel d’offre. Et au motif, les commune n’ont pas donné les terres. Est-ce que l’année dernière, lorsqu’il nous annonçait les 30 lycées, les communes n’avaient pas donné les terres ?. Il y’a là, des incongruités qui sont dérangeantes ».

Houndété indique par ailleurs que ce que les Béninois attendent du chef de l’Etat, c’est d’être plus en réalité avec leurs souffrances, leurs désirs et les changements que ces derniers veulent voir s’opérer. « Les changements ne sont pas des lettres, ce sont des faits réels que les Béninois doivent vivre. Et les mirages de quelques routes ne doivent pas suffire à nous mettre la poudre aux yeux », a-t-il conclu.

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