Condamné à mort par pendaison au Nigeria : un garçon de 15 ans écrit au “gouverneur” et demande une exécution rapide
«Plaidoyer pour la clémence ou la mort» a-t-il intitulé sa lettre
«Excellence… Bien vouloir avoir la gentillesse de signer mon arrêt de mort dans les plus brefs délais»
Lire ladite lettre très émouvante
Un adolescent de 15 ans condamné à mort par pendaison au Nigeria dans une “affaire d’enlèvement et de meurtre”, demande clémence ou exécution rapide de sa sentence. Mustapha Abubakar, puisque c’est de lui il s’agit a écrit une lettre le 1er septembre 2023 au Gouverneur de l’État de Borno, le professeur Babagana Zulum, dans laquelle il demande clémence ou une exécution rapide de sa sentence. Mustapha Abubakar, 15 ans, de la cellule 6, unité 1, groupe 2 du centre de détention à sécurité maximale de Maiduguri, dans l’État de Borno au Nord-est du Nigeria, a formulé deux doléances dans sa lettre. Il demande la grâce du gouverneur pour une mise en liberté. Le cas échéant, il exhorte ce dernier à “signer son arrêt de mort dans les plus brefs delai”.
En effet, Mustapha Abubakar a été condamné à mort par pendaison à l’âge de 14 ans dans une affaire d’enlèvement contre rançon qui a causé la mort de l’otage. Se trouvant dans le couloir de la mort, Mustapha Abubakar, le plus jeune détenu de l’établissement attend impatiemment son exécution avec 83 autres prisonniers dont deux femmes.
Dans sa lettre, il a révélé être « prostitué, soumis à des abus physiques, mentaux et sexuels non protégés de la part des détenus plus âgés et des gardiens pervers ». Le garçon préfère que sa sentence soit vite exécutée que de continuer à subir ce traitement inhumain en prison. Selon lui, il se serait suicidé si sa religion ne le lui interdisait pas.
Lire quelques extraits de sa lettre intitulée : « Un plaidoyer pour la clémence ou la mort »
«Je m’appelle Mustapha Abubakar. Je suis un garçon de quinze ans qui a été condamné à mort par pendaison quand j’avais quatorze ans. Actuellement, j’attends mon exécution en tant que détenu dans le couloir de la mort du centre de détention à sécurité maximale de Maiduguri (MMSCC), dans l’État de Borno, avec 81 hommes et 2 femmes. Je suis le plus jeune »
« Dans mon exubérance de jeunesse, j’ai laissé l’avidité et la pure stupidité de ma part se laisser entraîner dans un stratagème pour devenir riche rapidement, consistant en un enlèvement contre rançon afin d’acheter une moto électrique. Malheureusement, non seulement le plan s’est retourné contre moi, mais il a également entraîné la mort prématurée de l’otage, un être humain qui a eu des complications médicales à notre insu à l’époque »
« J’ai des remords. Souvent, pendant mes moments de calme, je réfléchis à la trajectoire qu’a prise ma vie. Pendant que mes camarades du secondaire se préparent aux examens pour un avenir significatif, je croupis ici en prison au début de ma vie, en attendant la corde du bourreau »
« J’ai honte de ce que j’ai fait et je suis triste d’avoir laissé tomber ma famille, mes amis, mes proches et mon pays. Si j’avais suivi la bonne partie, peut-être me serais-je révélé chirurgien ; un rêve que j’avais autrefois nourri »
« Mais j’ai aussi le sentiment que si on me donne une autre chance, et si ma santé qui se détériore le permet, je deviendrai un citoyen plus sage et productif. D’un simple trait de plume, ma vie déraillée peut reprendre son cours »
« Votre Excellence, j’utilise ce média pour plaider en faveur de la clémence dans un délai raisonnable. Je plaide également en faveur des autres détenus condamnés à mort qui vous avaient envoyé une lettre par l’intermédiaire des autorités de ce centre qui n’a jamais reçu de réponse car elle ne vous a probablement pas été remise en premier lieu »
« Votre Excellence, si la grâce pour moi dans un délai raisonnable est une impossibilité absolue, alors je demanderai à Votre Excellence de bien vouloir avoir la gentillesse de signer mon arrêt de mort dans les plus brefs délais, au lieu de la tendance actuelle d’une attente perpétuelle du jour de l’exécution, associée au stress et les abus des gardiens de prison qui opèrent toujours dans un esprit punitif et répressif »
« Mon jugement a été rendu dans un langage simple et sans équivoque que j’ai bien compris. Rien n’a été déclaré tout au long de la lecture par l’honorable juge selon lequel, pendant que j’attendais indéfiniment dans le couloir de la mort au centre de détention à sécurité maximale de Maiduguri, je devrais être prostitué et soumis à des abus physiques, mentaux et sexuels non protégés de la part des détenus plus âgés et des gardiens pervers. C’est seulement parce que ma religion l’interdit que je n’ai pas encore pris ma vie de mes propres mains. »