Atelier d’élaboration d’un plaidoyer national contre les VBG : trois enjeux de plaidoyer identifiés

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L’Alliance Droits et Santé recommande une réponse holistique, indivisible et multisectorielle contre le phénomène.

Démarré le lundi 16 septembre 2024 à Ouidah, l’atelier d’élaboration d’un plaidoyer national contre les violences basées sur le genre, organisé par l’Alliance Droits et Santé a pris fin le jeudi 19 septembre 2024 avec une note de satisfaction. Clôturant les travaux, le directeur exécutif du Centre de Réflexion et d’Actions pour le Développement Intégré et la Solidarité (CeRADIS), Nourou ADJIBADÉ a remercié les participants tout en rappelant l’objectif principal de l’atelier. « Il s’agit de focaliser l’attention des décideurs sur l’impérieuse nécessité de combattre le fléau des VBG et de pouvoir y apporter des solutions efficaces et durables », a-t-il indiqué. Pour Nourou ADJIBADÉ, malgré les mesures prises au niveau institutionnel et législatif et les efforts colossaux que déploient au niveau communautaire les organisations de la société civile qui travaillent sans grands moyens, le phénomène des VBG persiste et se caractérise par : la lourde tribu que paient les filles et les femmes (Le rapport de l’OFFE révèle aussi que 90% de femmes sont victimes de violences physiques sur les 6267 cas enregistrés dans la période indiquée) ; la faiblesse des structures d’accueil et des réponses institutionnelles ; l’absence de décrets d’application des lois relatives aux VBG ; le manque de moyens et de formation pédagogique des personnes chargées d’aider et d’accompagner les femmes victimes de violence ; les difficultés de prise en charge intégrée des victimes de VBG en dehors des Centres d’Information et de Prise en Charge des VBG ; la vulnérabilité de certaines victimes de VBG du fait de leur dépendance financière ; la faible satisfaction des victimes de VBG candidates au Secours National (autour de 6%). « Un tableau peu reluisant » que déplore Nourou ADJIBADÉ soulignant la nécessité pour la société civile de jouer sa partition pour proposer des solutions idoines à travers des actions fortes de plaidoyer à l’endroit des décideurs. C’est ce qui justifie d’ailleurs l’initiative de cet atelier de quatre jours initié par l’ADS et qui a réuni professionnels des médias et artistes à Ouidah pour une synergie d’actions contre les VBG à travers un plaidoyer national. Au terme de cet atelier, les participants « saluent les progrès notables enregistrés au Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance avec la création de l’Observatoire de la Famille de la Femme et de l’Enfant et la mise en service du Système Intégré des Données relatives à la Famille, la Femme et l’Enfant, Nouvelle Génération (SIDoFFE-NG). » Un dispositif qui permet aux acteurs sociaux de disposer désormais de données actualisées, sur l’ampleur, les manifestations et les conséquences du phénomène, afin d’améliorer les stratégies de lutte contre les VBG. Grâce à cet outil, les participants à cet atelier ont pu identifier trois enjeux de plaidoyer directement en lien avec les violences psychologiques, physiques et économiques. Selon eux, pour une lutte efficace contre les VBG, il faut une réponse holistique, indivisible et multisectorielle. « L’intervention de nombreux acteurs travaillant de concert au niveau communautaire est nécessaire pour en venir à bout. » Les professionnels de l’éducation, de la santé et les associations de défense des droits sociaux ont une responsabilité particulière dans ce domaine. À chaque niveau, les mesures prises doivent viser notamment à rendre les femmes plus autonomes, à sensibiliser les hommes aux problèmes, à durcir les sanctions pour les agresseurs et à répondre aux besoins des victimes », fait savoir Nourou ADJIBADÉ annonçant que « l’Alliance Droits et santé en collaboration avec ses alliés initiera dans les semaines à venir une campagne nationale de plaidoyer contre les VBG pour une meilleure application des dispositifs législatifs à travers l’incitation à la prise de décrets d’application de la loi 2012 sur les VBG par le gouvernement pour une prévention du phénomène des VBG et une prise en charge holistique des survivants et survivantes qui en sont victimes. »

« Notre plaidoyer insistera sur l’impérieuse nécessité de réviser à la hausse le budget du MASM qui représente actuellement moins d’un pour cent du budget national» a conclu le Directeur Exécutif de CeRADIS Nourou ADJIBADÉ.

Lire communiqué de presse

Allocution du Directeur Exécutif

Monsieur le Directeur Général de l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’Enfant
Monsieur le Directeur exécutif du Scoutisme béninois
Madame la Directrice Exécutive de l’ONG/ le BACAR
Mesdames et Messieurs les Représentants du monde des Artistes
Mesdames et Messieurs les professionnels des médias
Mesdames les Représentantes des Réseaux Social Watch et WILDAF- Bénin
Madame la Présidente de l’UPMB
Honorables Invités en vos rangs, grades et tous protocoles confondus mesdames et Messieurs
L’évènement qui nous réunit cet après midi et pour lequel je vous remercie d’avoir fait le déplacement a un objectif unique : il s’agit de focaliser l’attention des décideurs sur l’impérieuse nécessité de combattre le fléau des Violences Basées sur le Genre et de pouvoir y apporter des solutions efficaces et durables.
Avant tout propos, je voudrais m’en référer à la déclaration de l’ancien Directeur de l’OMS qui dit citation ‘’ Protéger et promouvoir la santé de la femme et par extension de la fille est crucial pour la santé et le développement, non seulement pour la santé des citoyens d’aujourd’hui, mis aussi pour celle des futures générations’’
C’est pour cette raison qu’aujourd’hui la question des VBG a commencé à figurer parmi les préoccupations internationales et les gouvernements sont invités à mettre au point des stratégies et des plans d’action pour y remédier. Au même moment, on assiste à une multiplication des initiatives dans différents domaines, pour prévenir et éliminer la violence à l’égard des fem
Le Bénin, en sa qualité de membre de la communauté internationale, et préoccupé par le bien-être de ses filles et fils n’est pas resté en marge de ce mouvement collectif et s’est engagé dans une lutte implacable, depuis près de deux décennies, contre les Violences basées sur le genre à travers plusieurs initiatives et un arsenal juridique assez fourni.
La loi n°2011-26 du 9 janvier 2012 sur la prévention et l’interdiction de la violence contre les femmes, couvrant la violence domestique et le viol conjugal, le harcèlement sexuel, la prostitution forcée, le mariage forcé, les crimes d’honneur, les mutilations génitales féminines et autres pratiques néfastes , et , la loi N°2021 – 11 du 20 décembre 2021 portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe des personnes et de protection de la femme constituent deux lois majeures dont le Bénin s’est doté pour éradiquer les Violences basées sur le genre.
Malgré les mesures prises au niveau institutionnel et législatif et les efforts colossaux que déploient au niveau communautaire les organisations de la société civile qui travaillent sans grands moyens, le phénomène des VBG persiste et se caractérise par :
La lourde tribu que paient les filles et les femmes (Le rapport de l’OFFE révèle aussi que 90% de femmes sont victimes de violences physiques sur les 6267 cas enregistrés dans la période indiquée)
La faiblesse des structures d’accueil et des réponses institutionnelles,
L’absence de décrets d’application des lois relatives aux VBG,
Le manque de moyens et de formation pédagogique des personnes chargées d’aider et d’accompagner les femmes victimes de violence
Les difficultés de prise en charge intégrée des victimes de VBG en dehors des Centres d’Information et de Prise en Charge des -VBG
La Vulnérabilité de certaines victimes de VBG du fait de leur dépendance financière
Faible satisfaction des victimes de VBG candidates au Secours National (autour de 6%)

Face à ce tableau peu reluisant, la société civile se doit de jouer sa partition pour proposer des solutions idoines à travers des actions fortes de plaidoyer à l’endroit de nos gouvernants. L’Alliance internationale Droits et Santé engagée dans ce noble combat depuis plus d’une décennie a donc décidé d’initier un plaidoyer au niveau régional sur les VBG dans le but d’amener nos chefs d’Etat et de gouvernements à changer de paradigme pour une éradication des VBG.
C’est dans cette logique que les sections nationales de l’Alliance Droits et Santé entendent jouer leur partition. C’est ainsi que la section béninoise a fait appel aux professionnels des médias et au monde des artistes afin que dans une synergie d’actions concertées un plaidoyer national soit initié.
Il est important de souligner que pendant longtemps les organisations de la société civile béninoise, dans l’élaboration des argumentaires en vue de dérouler leurs différentes actions de plaidoyer, ont été confrontées à la non disponibilité de données fiables sur les VBG. Ce qui a pendant longtemps fragilisé les argumentaires élaborés et rendu inopérantes les actions de plaidoyer qui pour la plupart n’ont pas prospéré.
C’est pourquoi, les organisations de la société civile béninoise notamment les membres de l’Alliance Droits et Santé ainsi que les professionnels des médias et les artistes saluent les progrès notables enregistrés au ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance avec la création de l’Observatoire de la Famille de la Femme et de l’Enfant et la mise en service du Système Intégré des Données relatives à la Famille, la Femme et l’Enfant, Nouvelle Génération (SIDoFFE-NG).
Ce dispositif stratégique permet désormais aux acteurs sociaux de disposer désormais de données actualisées, sur l’ampleur, les manifestations et les conséquences du phénomène afin d’améliorer les stratégies de lutte contre les VBG.
Cet important outil mis à disposition des OSC nous aura permis d’identifier des enjeux importants de plaidoyer et d’élaborer le présent argumentaire de plaidoyer en lien avec les Violences Basées sur le Genre.
A la lumière des données contenues dans le SIDoFFE-NG, les participants à l’atelier national d’élaboration de l’argumentaire de plaidoyer contre les VBG, ont identifié trois enjeux de plaidoyer directement en lien avec les violences psychologiques, physiques et économiques.
Les participants à l’atelier se sont rendus compte que la lutte contre ces différentes formes de violences revêt en termes de dis en matière de santé publique, de bien être, de protection et de promotion économique des communautés.
L’élaboration de notre argumentaire de plaidoyer, nous aura permis, à la lumière des échanges assez fructueux et des enseignements partagés, de nous rendre compte que la lutte contre les VBG, demande en effet une réponse holistique, indivisible et multisectorielle. L’intervention de nombreux acteurs travaillant de concert au niveau communautaire est nécessaire pour en venir à bout. Les professionnels de l’éducation, de la santé et les associations de défense des droits sociaux ont une responsabilité particulière dans ce domaine. A chaque niveau, les mesures prises doivent viser notamment à rendre les femmes plus autonomes, à sensibiliser les hommes aux problèmes, à durcir les sanctions pour les agresseurs et à répondre aux besoins des victimes.
Face à ces constats et défis, l’alliance Droits et santé en collaboration avec ses alliés initiera dans les semaines à venir une campagne nationale de plaidoyer contre les VBG pour une meilleure application des dispositifs législatifs à travers l’incitation à la prise de décrets d’application de la loi 2012 sur les VBG par le gouvernement pour une prévention du phénomène des VBG et une prise en charge holistique des survivants et survivantes qui en sont victimes.
Notre plaidoyer insistera sur l’impérieuse nécessité de réviser à la hausse le budget du MASM qui représente actuellement moins d’un pour cent du budget national.

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