Lutte contre les violences domestiques : une séance de sensibilisation organisée à Cotonou par ONU Femmes et le Fonds Muskoka
Dans le cadre de l’initiative “16 jours d’activisme” contre les violences faites aux femmes, ONU Femmes, le Fonds Muskoka et leurs partenaires ont organisé, à Cotonou le mercredi 11 décembre 2024, une séance de sensibilisation sur les violences domestiques. Cette rencontre, marquée par la projection de la série “Le futur est à nous” à Canal Olympia (Cotonou), a été l’occasion de sensibiliser la population aux dangers des violences conjugales et de discuter des défis liés à la protection des femmes victimes dans un contexte béninois.
Quatre femmes activistes féministes ont ensuite pris la parole au détour d’un panel de discussion pour débattre de cette réalité alarmante, tout en partageant leurs points de vue sur le film projeté ainsi que leurs expériences personnelles. Il s’agit de : Fydias SAGBOHAN, VP FJAD/ Déléguée RFB , Mariette MONTCHO de ROAJEEF Bénin, Mariette ATTOLOU femme leader militante aux côtés de victimes des VBG et de Murielle HOUNLEYI, Assistante sociale. Dans un ton ferme mais empreint de compassion, ces femmes ont soulevé des questions cruciales liées à ce fléau qui touche des millions de personnes dans le monde entier.
Des violences invisibles mais omniprésentes
Les violences domestiques restent un problème majeur au Bénin, comme dans bien d’autres pays africains. Si des lois existent pour les combattre, leur application sur le terrain demeure problématique. En effet, l’influence des familles et le silence des victimes compliquent l’efficacité de ces textes. Lors de cette séance de sensibilisation, Dieynaba Nadao, chargée de projets à ONU Femmes, a souligné que la reconnaissance des violences, leur dénonciation et l’assistance aux victimes sont des étapes essentielles pour lutter contre ce fléau. En effet, ces violences sont multiples et peuvent prendre des formes psychologiques, physiques ou économiques, et leur impact sur les victimes est dévastateur, entravant leur développement personnel et social.
Le rôle de l’éducation par le divertissement
Afin de toucher un large public, notamment les jeunes générations, les organisateurs de l’événement ont misé sur une approche innovante : l’éducation par le divertissement. La projection de la série télévisée “Le futur est à nous”, qui aborde le thème des violences conjugales, a permis d’engager des discussions animées sur cette problématique. Ce format a non seulement captivé l’attention des spectateurs, mais a aussi facilité la compréhension des enjeux et des conséquences des violences domestiques. Un panel avec des jeunes activistes féministes a ensuite permis d’échanger sur les actions concrètes à mener pour mettre fin à ce cycle de violence.
Des défis pour les associations et la société civile
Les Organisations de la société civile (OSC) sont en première ligne dans la lutte contre les violences domestiques. Cependant, elles font face à de nombreux défis, notamment l’insuffisance des ressources et l’absence d’un cadre légal suffisamment protecteur. Mariette Gnacadja, Point Focal de l’Institut National de la Femme (INF), a rappelé les efforts déployés pour sensibiliser les communautés, notamment à travers des actions menées dans les différentes régions du pays. Pourtant, elle a insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration entre les acteurs locaux, les autorités publiques et les communautés pour que la lutte contre les violences domestiques soit réellement efficace.
Les violences domestiques représentent un danger de taille pour les femmes au Bénin et dans de nombreuses régions africaines. La mobilisation autour de cette cause, soutenue par des initiatives comme celle des “16 jours d’activisme”, est essentielle pour créer une prise de conscience durable et mettre en place des mécanismes de prévention et de protection adaptés aux réalités locales. Il est impératif que la société béninoise s’engage pleinement dans cette lutte pour protéger les femmes et garantir leur sécurité..
Cette rencontre organisée à Canal Olympia, a mis en lumière, l’importance de l’éducation et de l’engagement communautaire pour combattre les violences domestiques qui demeurent un problème majeur dans de nombreuses régions d’Afrique, y compris le Bénin. L’initiative vise à sensibiliser le public, encourager le dialogue et changer les perceptions autour de ces problématiques. En utilisant l’éducation par le divertissement, cette approche permet de toucher un large public et d’engager les communautés sur des sujets souvent perçus comme tabous.
Le partenariat entre ONU Femmes, le Fonds Muskoka et Canal Plus Afrique représente une réponse efficace et moderne aux violences basées sur le genre, en plaçant l’éducation au cœur du changement social.