L’endométriose est une maladie silencieuse, un fardeau que des millions de femmes portent sans que le monde ne le voit. Mal connue, souvent sous-estimée, elle détruit lentement la vie de celles qui en souffrent. Douleurs insupportables, infertilité, isolement, impacts psychologiques et professionnels : c’est une véritable bombe à retardement, et pourtant, elle reste un combat solitaire pour trop de femmes.
L’endométriose ne se limite pas à de simples douleurs menstruelles. Elle transforme la vie de celles qui en sont atteintes en un calvaire quotidien. Certaines femmes ressentent une douleur si intense qu’elles ne peuvent plus marcher, travailler ou même rester debout. Imagine une douleur qui te transperce le ventre, comme des lames de rasoir en feu qui lacèrent tes entrailles. Une souffrance qui revient chaque mois, sans répit, jusqu’à parfois s’installer en continu.
Ces douleurs ne s’arrêtent pas aux règles. Elles surgissent lors des rapports sexuels, lors de simples mouvements, en allant aux toilettes. Beaucoup de femmes sont forcées d’arrêter leurs études, de perdre leur travail, de s’isoler socialement, car la maladie les handicape. Les employeurs et l’entourage, souvent mal informés, minimisent leurs souffrances : « C’est normal d’avoir mal pendant les règles. » Non, ce n’est pas normal. C’est une maladie qui tue à petit feu.
Une maladie qui tue dans l’indifférence
Si l’endométriose est rarement mortelle en elle-même, elle peut le devenir par ses complications et par l’inaction du corps médical.
- Des organes envahis : les tissus endométriosiques peuvent atteindre les reins, les poumons, voire le cerveau. Certaines femmes ont dû être amputées d’un rein, d’un morceau d’intestin ou d’une partie de leur appareil reproducteur.
- Des hémorragies internes : dans les cas sévères, l’endométriose provoque des kystes qui éclatent, causant des saignements internes. Certaines patientes meurent faute d’un diagnostic rapide.
- Le suicide : la douleur chronique et l’incompréhension du monde extérieur poussent certaines femmes à mettre fin à leurs jours. Vivre avec une souffrance constante, sans espoir d’amélioration, ni reconnaissance médicale, est une torture psychologique.
Un diagnostic trop tardif, une prise en charge catastrophique
En moyenne, une femme met 7 à 10 ans avant d’obtenir un diagnostic. Pendant ce temps, elle endure douleurs et remarques méprisantes :
- « Tu exagères, c’est juste un peu mal de ventre. »
- « C’est dans ta tête, détends-toi et ça ira mieux. »
- « Tu veux juste attirer l’attention. »
Beaucoup de médecins ignorent encore cette maladie, se contentant de prescrire des antidouleurs inefficaces ou la pilule contraceptive comme solution miracle. Combien de femmes ont été envoyées chez le psy, traitées d’hystériques, alors qu’elles souffraient réellement ?
Lorsque le diagnostic tombe enfin, il est souvent trop tard. L’endométriose a déjà causé des dégâts irréversibles : stérilité, atteintes aux organes vitaux, douleurs chroniques résistantes aux traitements.
Un combat pour la reconnaissance et la recherche
Heureusement, la parole se libère. Des associations, des patientes et des médecins engagés dénoncent cette injustice. Mais la bataille est loin d’être gagnée :
- Manque de recherche : alors que des milliards sont investis pour d’autres maladies, l’endométriose reste sous-financée. Pourquoi si peu d’efforts pour une maladie qui touche des millions de femmes ?
- Absence de traitements curatifs : il n’existe aucun remède définitif. Les traitements actuels (hormonaux, chirurgicaux) ne sont que des solutions temporaires.
- Ignorance du grand public et du corps médical : il faut éduquer dès l’école et former les médecins à mieux reconnaître et prendre en charge l’endométriose.
Symptômes
Les symptômes varient d’une femme à l’autre, mais les plus courants sont :
Douleurs pelviennes intenses, surtout pendant les règles (dysménorrhée)
Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie)
Règles abondantes et/ou irrégulières
Troubles digestifs ou urinaires (ballonnements, constipation, douleurs en urinant)
Fatigue chronique
Infertilité (dans certains cas)
Causes et facteurs de risque
Les causes exactes de l’endométriose ne sont pas totalement comprises, mais plusieurs hypothèses existent :
Menstruation rétrograde : une partie du sang menstruel contenant des cellules endométriales refluerait vers la cavité abdominale.
Facteurs génétiques : la maladie est plus fréquente chez les femmes ayant des antécédents familiaux.
Dysfonctionnement immunitaire : le corps ne détruirait pas correctement les cellules endométriales hors de l’utérus.
Facteurs environnementaux : certaines substances chimiques (perturbateurs endocriniens) pourraient jouer un rôle.
Diagnostic et traitement
Le diagnostic peut être difficile et prendre plusieurs années. Il repose sur :
Un examen clinique et une échographie
Une IRM pelvienne pour repérer les lésions
Une coelioscopie (chirurgie mini-invasive), qui permet d’observer directement la présence de foyers endométriosiques
Les traitements ne permettent pas toujours de guérir la maladie mais aident à soulager les symptômes :
- Traitements médicamenteux : antalgiques, anti-inflammatoires, contraceptifs hormonaux, traitements hormonaux bloquant les règles.
- Chirurgie : en cas de lésions sévères ou d’infertilité, on peut retirer les tissus endométriosiques.
- Médecines alternatives : l’alimentation anti-inflammatoire, l’ostéopathie, la sophrologie et l’acupuncture peuvent aider à mieux gérer la douleur.
Sensibilisation : une urgence vitale
Le combat doit continuer, car chaque femme mérite d’être entendue, soignée et respectée. Il est urgent de :
- Parler de l’endométriose dans les écoles, les médias, au sein des familles.
- Exiger des politiques publiques et des financements pour la recherche.
- Former les professionnels de santé pour éviter les erreurs de diagnostic.
- Encourager les femmes à consulter dès les premiers symptômes, sans honte ni culpabilité.
L’endométriose n’est pas une fatalité, mais tant qu’elle sera ignorée, elle continuera à briser des vies. Il est temps d’agir, car souffrir en silence ne doit plus être une option. [Rejoignez plus de 20.000 abonnés sur notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de l’actualité béninoise ! Cliquez ici pour vous abonner.]
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