Un nom, un pacte, un silence : les dessous du choix Wadagni pour 2026

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Portez l’elegance

Aléa jacta est. Le sort est jeté. Et cette fois, ce n’est plus un bruit de couloir, ni une spéculation de presse. Romuald Wadagni a été choisi par Patrice Talon pour lui succéder à la tête du Bénin en 2026. Derrière cette annonce sobre, se cache un véritable thriller politique, fait de réunions secrètes, de pactes entre poids lourds de la mouvance, de promesses de reconversion et… d’ambitions sacrifiées.

Mozart

Loin des projecteurs et dans le silence, la toile s’est minutieusement tissée. Depuis des mois, la mouvance présidentielle vivait au rythme de la question qui fâche : « Après Talon, qui ? » Si le président a toujours refusé d’entrer publiquement dans le débat, les discussions en coulisses, elles, allaient bon train. Et à mesure que l’échéance de 2026 approchait, les prétendants affûtaient leurs arguments. Mais la semaine dernière, tout s’est accéléré. Selon nos informations, plusieurs rencontres ultra-confidentielles se sont tenues dans des villas sécurisées de Cotonou, à la Marina et dans certaines résidences privées du nord du pays. Y étaient conviés une poignée de fidèles, des stratèges politiques, ainsi que les chefs des blocs UP-R et BR. L’objectif : mettre fin aux incertitudes, verrouiller la succession et aligner toutes les forces derrière un nom unique.

Dans la foulée, « des ambitions sont calmées, et des pactes signés. » À l’origine, au moins trois poids lourds de la mouvance caressaient l’idée de prendre le relais : des ministres influents, des présidents d’institutions et même un ancien opposant aujourd’hui rallié. Mais face à la volonté ferme de Talon et à une stratégie politique millimétrée, les ambitions ont été refroidies. D’après une source proche du cercle décisionnel, des accords politiques ont été scellés. « À certains, on a promis des postes clés dans le prochain gouvernement, à d’autres, des reconversions dorées ou des protections pour l’après-pouvoir. » En échange, ils devaient renoncer à toute velléité présidentielle et s’aligner derrière le choix du chef. Romuald Wadagni est donc sorti du lot. Son profil correspondait parfaitement à la doctrine talonienne : discret, loyal, compétent, sans base politique propre. Un homme de continuité, mais pas de contestation.

Un consensus fragile mais maîtrisé

Ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances depuis 2016, Wadagni est l’un des visages les plus constants du système Talon. Il a mené les réformes budgétaires les plus audacieuses du régime, séduit les bailleurs internationaux et redoré l’image économique du Bénin. Mais ce n’est pas seulement sa compétence technique qui a joué. Ce qui a définitivement convaincu Talon, selon plusieurs témoignages, « c’est sa discipline politique. » Pas un mot de travers, jamais un geste déplacé. Wadagni est resté dans l’ombre du président, sans jamais chercher à en sortir.

Officiellement, l’union est totale. Les chefs des deux principaux blocs, les ministres et conseillers influents se sont empressés d’afficher leur soutien au « choix du chef. » Certains parlent d’un « choix de continuité », d’autres d’un « acte de maturité politique ». Mais en coulisses, le ton est tout autre. Des cadres, blessés de ne pas avoir été consultés, dénoncent un simulacre de concertation. Ils pointent du doigt un processus « fermé », « télécommandé » depuis la présidence, sans débat réel ni espace pour les alternatives. Seulement que pour l’heure, ces voix sont discrètes. Car s’opposer au plan Talon, c’est risquer l’exclusion immédiate du système. Mais à l’approche des campagnes, certaines frustrations pourraient bien refaire surface. On se rappelle bien la fin des régimes Kérékou et Yayi.

Et c’est dans ce contexte que Romuald Wadagni a un vrai défi à relever : celui de se construire une légitimité populaire ; dialoguer avec des électeurs qu’il connaît peu ; affronter des adversaires politiques expérimentés ; et sortir de l’ombre d’un président omniprésent sans provoquer de rupture. Quoiqu’il en soit, son choix est verrouillé, même si son avenir reste incertain car, rien n’est jamais totalement écrit à l’avance en politique. Il reste à voir si cette désignation, née dans la discrétion et le calcul, résistera au tumulte des urnes… et à la mémoire du peuple.

benin-news.com, l’information autrement.

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