Du 30 juin au 1er juillet dernier, un atelier stratégique s’est tenu à Grand-Popo, réunissant les députés membres des commissions permanentes et les cadres administratifs du Parlement. Organisée par le Programme Santé de lutte contre le Sida avec le soutien de l’Institut Parlementaire du Bénin et de l’ONUSIDA, cette rencontre visait à renforcer la contribution des élus à la riposte nationale contre le VIH/Sida.
Dr Diallo Yayé Kanny, directrice pays de l’ONUSIDA
À cette occasion, Dr Diallo Yayé Kanny, directrice pays de l’ONUSIDA pour le Bénin et le Togo, a lancé un appel pressant aux parlementaires pour un engagement accru dans la lutte contre la pandémie. Elle a souligné que malgré des avancées notables, notamment un meilleur accès aux traitements antirétroviraux, le Bénin reste loin des objectifs mondiaux fixés pour 2030. Entre 2010 et 2023, les nouvelles infections ont diminué de 46 % et les décès liés au Sida de 55 %, des résultats encore en deçà des 75 % attendus.
Pour relever ce défi, Dr Diallo a insisté sur la nécessité de lever les obstacles structurels persistants : stigmatisation, discrimination, lois répressives ou encore inégalités de genre. Elle a invité les élus à actualiser la loi n°2005-31 sur la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH/Sida, devenue inadaptée aux réalités actuelles et aux avancées scientifiques.
Les députés sont ainsi appelés à jouer pleinement leur rôle de législateurs, mais aussi de défenseurs des droits humains, en veillant à ce que les politiques publiques et les budgets soient alignés sur les engagements internationaux du Bénin. L’objectif : garantir une riposte inclusive, durable et centrée sur les populations les plus exposées.
Dans un contexte où l’ONUSIDA réduit sa présence au niveau national en raison d’une réorganisation mondiale, Dr Diallo a souligné l’importance de renforcer les responsabilités des acteurs locaux, notamment du Parlement, pour préserver les acquis et accélérer la lutte contre la pandémie.
Ce plaidoyer s’inscrit dans une dynamique globale visant à mettre fin au Sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030, un objectif qui ne saurait être atteint sans une volonté politique ferme et un engagement collectif renouvelé.
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