Santé infantile : voici pourquoi il ne faut jamais laisser les visiteurs embrasser votre nouveau-né sur la bouche
Parents, votre rôle est aussi de dire non. Ce geste apparemment tendre peut avoir des conséquences dramatiques pour la santé de votre enfant.
Un bébé vient de naître. À la maternité ou à la maison, les visites s’enchaînent. Les proches, émus, se penchent sur le berceau, les yeux brillants, les voix attendries. Et comme pour sceller leur amour ou marquer l’instant, ils déposent un baiser sur les petites lèvres du nouveau-né. Parfois même, ce sont les parents eux-mêmes, submergés d’émotion, qui offrent ce geste tendre… sans penser un instant qu’ils pourraient mettre la santé de leur bébé en danger.
Et pourtant…
Un geste d’amour aux conséquences inattendues
Ce baiser, si innocent en apparence, peut devenir une véritable porte d’entrée pour des virus ou bactéries redoutables. La salive humaine est un redoutable vecteur de microbes, même chez une personne apparemment en parfaite santé. On peut être porteur sain, c’est-à-dire porteur d’un virus sans présenter aucun symptôme… mais le transmettre quand même. Et le système immunitaire d’un nourrisson n’est tout simplement pas prêt à encaisser ce genre d’attaque.
Durant les trois à quatre premiers mois de sa vie, un bébé est comme un soldat sans armure : il ne dispose que des anticorps transmis par sa mère pendant la grossesse. Ce n’est que progressivement, avec les vaccins et les premières rencontres avec le monde extérieur, qu’il commence à bâtir ses propres défenses.
Alors, un simple bisou sur la bouche ? Pas si simple que ça.
Des virus qui ne pardonnent pas
On parle ici de virus qui, pour un adulte, passent presque inaperçus… mais qui peuvent avoir des conséquences dramatiques chez un tout-petit.
L’herpès labial : un bouton de fièvre chez un adulte peut provoquer chez un nourrisson une encéphalite, une infection grave du cerveau.
Le cytomégalovirus (CMV) : souvent bénin chez l’adulte, il peut entraîner surdité, troubles neurologiques ou retard de développement chez le bébé.
Le rotavirus : cause fréquente de gastro-entérite aiguë, il peut déshydrater un nourrisson en quelques heures.
Les pneumocoques et méningocoques : responsables de pneumonies et méningites, parfois mortelles.
Et la liste est longue…
Et les parents alors ?
On se dit souvent : « Mais moi, je suis la maman ! » ou « C’est son papa, quand même ! ». Et pourtant… même les parents doivent faire preuve de vigilance. Nous aussi, adultes, traînons parfois des microbes sans le savoir. Et même avec tout l’amour du monde, ce n’est pas une raison suffisante pour faire courir un risque évitable à notre enfant.
Et puis soyons honnêtes : avons-nous tous la bouche stérile ? Rien n’est moins sûr. Un petit rhume qui couve, un petit bouton de fièvre en train de sortir, ou une carie mal soignée, et voilà un cocktail invisible qui se dépose directement sur la bouche du nourrisson.
Ce qu’il faut faire, simplement
Ce n’est pas une question de paranoïa, mais de bon sens et de prévention.
Quelques règles toutes simples peuvent faire la différence :
Pas de bisous sur la bouche, ni par les visiteurs, ni par les parents, surtout durant les premiers mois.
Expliquez calmement aux proches que ce n’est pas un manque d’affection, mais un geste de protection.
Favorisez les bisous sur le front, les joues ou les pieds, et surtout… les câlins, les regards, les chansons, les gestes doux. Il existe mille façons d’exprimer l’amour à un bébé sans lui transmettre de microbes.
En conclusion : mieux vaut prévenir que guérir
L’amour pour un bébé ne se mesure pas au nombre de baisers qu’on lui donne sur la bouche. Il se mesure à la manière dont on veille sur lui, dont on le protège, dont on anticipe même les dangers invisibles.
Ce petit être a besoin de chaleur, d’affection… mais aussi d’une barrière protectrice contre les risques inutiles. Le baiser sur la bouche peut attendre. La santé, elle, n’attend pas.
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