
Deux béninois cités parmi les victimes (photo)

Les manifestations antigouvernementales des 26, 27 et 28 juin 2025 ont plongé la capitale togolaise, Lomé, dans un climat de tension extrême. Selon un bilan fourni par les organisations de la société civile et relayé par plusieurs médias internationaux, ces trois jours de mobilisation ont fait au moins sept (07) morts et plus de soixante (60) arrestations.
Parmi les victimes figurent deux jeunes Béninois, des frères de mêmes parents originaires de la commune de Toviklin (département du Couffo), installés à Lomé pour des raisons professionnelles. Ils auraient été atteints par des balles perdues alors qu’ils rentraient d’une soirée entre amis, à la veille du déclenchement des manifestations. Selon les informations de l’Investigateur, leurs corps ont été rapatriés et inhumés dans leur localité d’origine.
Les deux frères béninois
Les manifestants, en grande majorité des jeunes, avaient érigé des barricades, incendié des pneus et affronté les forces de l’ordre. Ces dernières ont répliqué par des jets de gaz lacrymogène, des charges violentes et des incursions jusque dans des quartiers résidentiels. Deux corps ont été retrouvés dans la lagune de Bè, et deux autres dans le 4ᵉ lac, à Akodesséwa, selon les associations de défense des droits humains.
Alors que les autorités togolaises évoquent des décès par noyade dans leur version officielle, les organisations de la société civile dénoncent une répression brutale et exigent l’ouverture d’une enquête indépendante, ainsi que la libération des personnes détenues. Elles alertent sur un « glissement autoritaire » du régime, alors que la contestation porte sur la réforme constitutionnelle adoptée par le Parlement. Ce texte instaurant un régime parlementaire est perçu par une large frange de la population comme un mécanisme visant à prolonger le pouvoir du président Faure Gnassingbé, en poste depuis 2005.
La situation reste tendue à Lomé, où les appels au dialogue se multiplient face à la gravité des événements.