Affaire Akponna : le silence pesant de Gbadamassi qui interroge

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Alors que Paulin Akponna a payé le prix fort de ses propos, le mutisme de l’organisateur de l’activité alimente les débats sur les responsabilités dans ce scandale politique.

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Dans l’affaire Paulin Akponna, un élément continue de susciter des interrogations au sein de l’opinion publique et des observateurs avertis : le silence de celui qui a initié l’activité politique où tout a basculé, le ministre conseiller Rachidi Gbadamassi.

Rappelons les faits tel que dévoilés par l’ex ministre Akponna dans son mea culpa : c’est à l’invitation de Rachidi Gbadamassi que Paulin Akponna a pris la parole à une activité du Bloc Républicain, devant des populations des quartiers Titirou, Okedama et Korobororou. Les thématiques de son intervention étaient claires : « l’accès à l’eau potable », « l’extension de l’électricité », « l’emploi des jeunes », « l’autonomisation des femmes » et « l’assainissement du cadre de vie ».

Or, il est au cours de cette même rencontre qu’Akponna a dérapé en évoquant un supposé « siphonage du budget national portant sur des dizaines de milliards de nos francs CFA ». Un sujet explosif, en dehors du cadre fixé, et qui a entraîné les graves conséquences que l’on sait : limogeage, poursuites judiciaires, et naufrage de son image publique.

En tant qu’organisateur, Rachidi Gbadamassi ne peut ignorer que sa responsabilité morale est engagée. Il lui revenait : de s’assurer que les interventions respectaient strictement les thématiques validées ; de baliser le cadre des prises de parole, surtout sur des sujets aussi sensibles.

Malheureusement, depuis le déclenchement de la polémique, Rachidi Gbadamassi s’est muré dans un silence qui surprend. Aucune déclaration publique, aucun rappel au contexte de l’événement, aucune expression de regret quant au fait que cette activité ait été le théâtre d’un tel dérapage.

Ce silence peut légitimement être perçu comme un choix de ne pas assumer une part du fardeau, alors que c’est bien dans un cadre placé sous sa responsabilité que l’incident s’est produit. Or, dans une telle situation, un organisateur aurait pu : exprimer un regret sincère que l’événement ait donné lieu à une polémique non souhaitée ; apporter un soutien mesuré à Akponna, sans cautionner ses propos, mais en rappelant le caractère imprévu et regrettable du dérapage ; annoncer des mesures de prévention pour l’avenir afin de garantir des interventions mieux encadrées lors des activités politiques.

Une question de loyauté et de responsabilité collective

La politique est une œuvre collective. Il est attendu de ceux qui tiennent le premier rôle dans l’organisation d’une activité publique qu’ils assument aussi les conséquences imprévues qui peuvent en découler, même quand la faute première incombe à un autre.

En laissant Akponna porter seul le poids de l’incident, sans même une prise de parole pour apaiser, clarifier ou situer les responsabilités de chacun, Rachidi Gbadamassi prend le risque de laisser prospérer une lecture où l’un des leurs aurait été jeté « dans la gueule du loup », sans soutien dans la tempête.

Il ne s’agit pas ici de mettre en cause Rachidi Gbadamassi sur des intentions qu’il n’aurait pas eues. Mais de rappeler qu’au-delà de la faute individuelle de Paulin Akponna, l’affaire révèle aussi des carences dans la préparation et l’encadrement de l’événement.
Et que dans la tourmente, la dignité politique commande un minimum de solidarité et de clarification.

A.A.T

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