« J’en suis peiné et atterré » : les aveux tardifs d’Akponna après un scandale politique

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Kingnidé Paulin Akponna, jusque-là homme politique discret et loyal soldat du pouvoir, est désormais au centre d’un scandale qui a ébranlé les rangs du Bloc Républicain et terni son image. Tout est parti de ses déclarations lors d’une activité politique organisée à l’initiative du ministre conseiller Rachidi Gbadamassi. Invité à entretenir les populations des quartiers Titirou, Okedama et Korobororou sur des sujets essentiels tels que « l’accès à l’eau potable », « l’extension de l’électricité », « l’emploi des jeunes », « l’autonomisation des femmes » et « l’assainissement du cadre de vie », Paulin Akponna a dévié son propos en évoquant le « siphonage du budget national portant sur des dizaines de milliards de nos francs CFA ».

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La suite est connue : ces propos ont suscité des interprétations accusant à tort son prédécesseur au ministère de l’eau et des mines, Samou Séidou Adambi. Conscient de la portée de ses paroles, Akponna a tenté de réparer l’irréparable dans un communiqué où il admet :
« Avec un léger recul, je mesure la gravité de ces propos dont j’assume l’entière responsabilité. »
Et plus encore :
« A y regarder de près, je m’aperçois d’une véritable erreur de communication si ce n’est une faute politique gravissime. »
« Ma pédagogie de piètre profane politique a péché par des exemples inappropriés et auto-accusateurs de l’équipe à laquelle j’appartenais. »

Ces aveux répétés, accompagnés de formules fortes comme « J’en suis peiné et atterré » ou « Je fais la génuflexion de ma coutume nago », sont venus trop tard, après que la messe ait déjà été dite en partie : son limogeage était acté, les poursuites engagées, et son image jusque-là celle d’un technocrate discret, a été sérieusement écornée dans l’opinion publique. Sa tentative de repentance publique ne peut masquer le fait que ses paroles ont « jeté un doute sur la sincérité de l’action gouvernementale » et « nourri des polémiques et divisions inutiles », comme il le reconnaît lui-même.

Un acte isolé ou un manquement collectif ?

Au-delà de la faute individuelle d’Akponna, cette affaire met en lumière une autre responsabilité qui mérite d’être interrogée : celle de Rachidi Gbadamassi. C’est en effet ce dernier qui, en organisant cette activité politique et en conviant Akponna à intervenir sur des thématiques aussi sensibles, a ouvert un espace où ce dérapage s’est produit. Ne devrait-il pas, en tant qu’initiateur de la rencontre, assumer une part de la tempête politique qui s’en est suivie ? Car en politique, on le sait, tout n’est jamais que l’affaire d’un seul homme.

L’épisode Akponna rappelle avec force que la parole publique, surtout quand elle émane d’un ministre, est une arme à double tranchant. « Tout m’engage et devrait être pesé et sous-pesé », confesse-t-il trop tardivement. La leçon est amère : un propos mal maîtrisé peut briser une carrière, déclencher des poursuites judiciaires, et fragiliser la cohésion au sein du pouvoir. Reste à savoir si le Bloc Républicain et le gouvernement tireront toutes les conclusions de cet incident, y compris en s’interrogeant sur la responsabilité des cadres qui ont encadré, voire exposé, Paulin Akponna. Lire le communiqué en intégralité ici

A.A.T.

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