
Le Togo a connu ce 26 juin 2025 une journée marquée par une vive tension politique et sociale. Dans la capitale Lomé et plusieurs autres localités, des centaines de citoyens, soutenus par des membres de la diaspora et des organisations de la société civile, ont manifesté contre ce qu’ils qualifient de « coup constitutionnel » orchestré par le régime de Faure Gnassingbé.

Dès les premières heures de la journée, des rassemblements ont été signalés dans des quartiers stratégiques tels que Bè, Akodesséwa, Tokoin-Nyekonakpoè, Colombe de la Paix et Agoè. Les protestataires dénoncent l’instauration d’un régime parlementaire qui permet au chef de l’État, au pouvoir depuis 2005, de se maintenir indéfiniment en tant que président du Conseil des ministres.
La réponse des forces de l’ordre a été rapide et musclée : usage massif de gaz lacrymogènes, dispersion des foules, barricades démantelées, pneus incendiés et plusieurs interpellations signalées. Des témoins parlent de quartiers transformés en champ de bataille, avec un important dispositif sécuritaire déployé.
🌐 Coupure totale d’internet
Dans une tentative de paralyser la mobilisation et la circulation des informations, les autorités togolaises ont ordonné une coupure complète d’internet mobile et fixe sur toute l’étendue du territoire. Les réseaux sociaux sont inaccessibles, et les communications sont fortement perturbées. Cette mesure, justifiée officiellement par des « raisons de sécurité nationale », est dénoncée par des ONG comme une atteinte grave à la liberté d’expression.
La colère populaire de ce 26 juin s’inscrit dans un climat de défiance alimenté par la récente adoption de la nouvelle Constitution et la suspension, depuis le 16 juin, des médias étrangers RFI et France 24, accusés de diffuser des informations « tendancieuses ».
La journée du 26 juin aura ainsi été un tournant, révélateur des crispations autour de la longévité au pouvoir de Faure Gnassingbé et des limites imposées à la contestation.
🔍 Et après ?
Les appels à la mobilisation continuent de circuler, notamment via des relais dans la diaspora et des canaux alternatifs. Mais sans internet, la coordination des actions citoyennes devient difficile. La communauté internationale pourrait intensifier ses pressions face à ces atteintes aux droits fondamentaux.