Dans les rues du Bénin, il est courant de voir des vendeurs de bouillie, de pâte ou de riz emballer les aliments dans des sachets plastiques noirs. Pourtant, cette habitude quotidienne, banale en apparence, cache une réalité sanitaire alarmante. Alors que l’Etat a introduit sur le marché des sachets biodégradables pour lutter contre la pollution plastique et les dangers pour la santé, ces solutions peinent à s’imposer. Faux sachets écologiques, surcoûts, manque de sensibilisation : où en est vraiment la situation ?
Les sachets plastiques noirs utilisés pour emballer les aliments sont, pour la plupart, issus du recyclage de déchets industriels. Ils contiennent des substances hautement toxiques comme :
Des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), cancérigènes,
Des encres et colorants non alimentaires,
Des métaux lourds comme le plomb ou le cadmium.
Lorsque des aliments chauds sont placés dans ces sachets, ces substances se libèrent et pénètrent dans la nourriture, exposant les consommateurs à des risques de cancers, d’infertilité, de troubles hépatiques et digestifs.
Une réglementation existante mais faiblement appliquée
Depuis le décret n°2017-39 du 25 janvier 2017, le Bénin interdit l’importation, la fabrication, la commercialisation et l’utilisation de sachets plastiques non biodégradables. En théorie, les sachets noirs devraient être absents des marchés. En pratique, ils persistent, portés par leur coût faible, leur disponibilité massive et la complaisance de certains distributeurs.
L’alternative des sachets biodégradables : espoir ou illusion ?
Des sachets dits biodégradables ou oxobiodégradables ont bien été introduits sur le marché. Fabriqués à base d’amidon ou de matières compostables, ils se décomposent plus rapidement et ne contiennent pas de toxines dangereuses. Toutefois, leur accès reste limité pour plusieurs raisons :
Prix plus élevé que les sachets noirs,
Inaccessibles dans les zones rurales ou les petits marchés,
Présence de faux sachets « écologiques » ne respectant aucune norme.
Quelles solutions pour un avenir plus sain ?
Face à ce constat, plusieurs pistes doivent être explorées :
Renforcer les contrôles sur le terrain et sanctionner les distributeurs de sachets toxiques,
Subventionner les sachets biodégradables pour les rendre accessibles à tous,
Promouvoir l’utilisation de contenants réutilisables (soupes, assiettes, pots),
Sensibiliser les vendeurs et les consommateurs à travers des campagnes ciblées.
L’emballage alimentaire est un enjeu de santé publique. Il ne suffit pas d’interdire, il faut éduquer, inciter et offrir des alternatives réalistes. Le combat contre les sachets toxiques est aussi une question de volonté collective. Pour protéger nos assiettes et nos vies, faisons le choix de la prudence, de la responsabilité et de l’information.
Note de la rédaction :
Cet article repose sur des constats observés sur le terrain, étayés par des recherches documentaires disponibles en ligne et des campagnes de sensibilisation. En attendant les avis spécialisés des autorités sanitaires et environnementales, il se veut un appel citoyen à la prudence et à la responsabilité collective. Une enquête plus approfondie, avec l’appui de spécialistes, est en cours.
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