Léon XIV : l’Église catholique accueille son premier pape américain

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Tout ce que vous devez savoir sur le 267e successeur de Saint Pierre

Cité du Vatican, 8 mai 2025

C’est une première historique : l’Américain Robert Francis Prevost, cardinal originaire de Chicago, a été élu pape à l’âge de 69 ans. Il succède à François sous le nom de Léon XIV. Avec son élection, l’Église catholique entame une nouvelle phase, entre continuité pastorale et ouverture aux réalités du monde contemporain.

Né à Chicago le 14 septembre 1955, Léon XIV est un religieux de l’Ordre de Saint-Augustin. Missionnaire pendant plusieurs années au Pérou, où il a été évêque de Chiclayo (2014–2023), il possède également la nationalité péruvienne. Ce double ancrage culturel et géographique renforce son profil de « pape pont », capable de faire le lien entre les deux Amériques.

En 2023, il est appelé à Rome pour diriger le Dicastère pour les évêques, un poste clé dans la Curie romaine. Cette responsabilité stratégique l’a placé au cœur des réformes entreprises par François, notamment en matière de gouvernance ecclésiale et de nominations épiscopales.

Un choix de consensus et d’expérience

Le conclave, convoqué à la suite de la renonciation du pape François, a rapidement trouvé en lui un profil d’équilibre. Son parcours international, son approche pastorale enracinée dans les réalités du Sud global, et sa fidélité à l’esprit du concile Vatican II ont séduit de nombreux cardinaux. Il est perçu comme un homme d’écoute, de diplomatie et de foi concrète, très engagé auprès des plus pauvres et des communautés marginalisées.

Les premiers mots de Léon XIV

Depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, il a salué la foule par un simple :
« Frères et sœurs, bonsoir. »
Un clin d’œil direct à son prédécesseur François. Il a ensuite remercié ce dernier pour son « témoignage de courage et de tendresse », avant d’évoquer ses « frères et sœurs qui souffrent dans l’exil, la guerre, la faim et l’oubli ».

Il a aussi eu une pensée particulière pour le Pérou, son « foyer spirituel », et pour les jeunes, qu’il a invités à ne pas « avoir peur de construire des ponts plutôt que des murs ».

Ce que l’Église attend de lui

Léon XIV hérite d’une Église confrontée à des crises profondes : scandales d’abus, recul de la foi en Occident, tensions entre courants conservateurs et progressistes, besoin d’une gouvernance plus transparente. Sa nomination à la tête du Dicastère pour les évêques a déjà montré son attachement à une Église de proximité, attentive aux réalités locales et plus inclusive.

Les laïcs en particulier les femmes, espèrent aussi voir leurs rôles reconnus davantage, dans la continuité des synodes récents sur la synodalité.

Influence politique ? Trump salue, l’Église nuance

Certains commentateurs ont vite voulu y voir une victoire symbolique des États-Unis. Même l’ancien président Donald Trump s’est fendu d’un message de félicitations. Mais l’Église insiste : Léon XIV n’est pas un pape politique. Il avait d’ailleurs critiqué les politiques migratoires et l’indifférence sociale de l’administration Trump.

Son élection reflète avant tout son expérience de terrain, sa fidélité à l’Évangile, et sa capacité à rassembler les cultures dans une Église véritablement universelle.

Un pape entre tradition et modernité

À 69 ans, Léon XIV entame son pontificat avec une énergie calme, une solide formation intellectuelle (docteur en droit canonique), et une volonté affichée de continuer l’œuvre de réforme sans fracture. Polyglotte, à l’écoute, et profondément enraciné dans la vie spirituelle, il incarne une Église en dialogue avec le monde, sans renier ses racines.

Une page s’est tournée, une nouvelle s’ouvre. L’Église catholique vient d’écrire un chapitre inédit de son histoire avec l’élection de Léon XIV, premier pape venu des États-Unis – et des périphéries sud-américaines.

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